La grande compétition de franchises de l’hémisphère sud (du moins une partie…) reprend ce week-end. Et devant le déclin de l’attractivité du Super 14 la saison dernière, ses dirigeants ont décidé d’adopter de nouvelles règles pour «dynamiser le jeu». Le rugby manque, selon certains, de rythme. C’est notamment ce qu’on a beaucoup entendu après la Coupe du monde, notamment après le quart de finale France-Nouvelle-Zélande. Avec des défenses prenant le pas sur les attaques (notamment en mêlée ouverte, qui consomme plus d’attaquants que de défenseurs). Les instances sudistes n’ont pas attendu pour tenter l’expérience, avec les règles de “Stellenbosch”, en référence à l’université sud-africaine où elles ont été expérimentées.
Ces règles prévoient quatre points, développés ci-dessous:
– en défense, les défenseurs devront reculer de cinq mètres derrière les mêlées. Les attaquants auront ainsi plus d’espace, et donc de temps pour lancer leurs mouvements.
– en touche, la grande nouveauté consistera à encourager les remises en jeu rapides, avec la possibilité de faire des passes vers l’arrière, ce qui n’était pas le cas jusqu’à maintenant.
– favoriser le spectacle au détriment du jeu au pied. Toutes les fautes, à l’exception des hors-jeu ou des actes d’anti-jeu, seront sanctionnées d’un coup-franc et non plus d’une pénalité, ce qui ne permet plus de botter en touche pour récupérer le lancer. Il faudra donc jouer à la main.
– dans le jeu au pied, si un joueur fait une passe de l’extérieur vers l’intérieur de ses 22 mètres et que lui ou un coéquipier dégage en touche, la remise en jeu aura lieu à l’endroit où le coup de pied a été tapé. Il n’y aura alors plus aucun intérêt à dégager en touche de ses 22 mètres. Une arme dont les défenses se serviront à coup sûr pour mettre la pression sur les attaquants.
Voilà donc pour ce qui est de ces nouvelles règles. La physionomie des matchs, et du rugby en général, devrait s’en retrouver fortement modifiée. Si le nombre de touche devrait fortement diminuer, ce qui aura pour incidence de réduire les temps morts, le reste part-il dans le bon sens?
On voit bien depuis quelques années qu’il y a un fossé entre l’arbitrage de l’hémisphère nord et celui de l’hémisphère sud, beaucoup plus laxiste. N’aurait-il pas fallu commencer par appliquer réellement les règles plutôt que de les modifier? On peut également se demander quel pourra être le niveau des arbitres sudistes lors des rencontres internationales, où les anciennes règles resteront appliquées.
Il s’agit d’autre part d’une volonté des instances du Super 14 de privilégier ses joueurs par rapport aux Européens. En effet, si l’IRB devait décider d’étendre ces règles à l’ensemble du rugby mondial, cette année d’expérience sera bien importante pour les Néo-Zélandais et autres.
Enfin, ces règles dénaturent sérieusement le rugby à XV. Ne nous rapprochons-nous pas beaucoup du rugby à XIII (que j’adore au demeurant)? Des défenses reculées, des pénalités jouées à la main, (presque) plus de protection dans les 22 mètres… Il ne manque plus qu’à limiter les temps de jeu et à enlever deux joueurs et on y est…
Bonne initiative ! Mais avec Lièvremont on tient là une équipe “champagne” qui trouvera ses marques d’ici peu
Au premier abord, on va assister a un rugby plus dynamique et des matchs plus ouverts…
Mais comme tu l’as si bien souligné, si l’IRB harmonise les règles et les appliques dans l’hem Nord mais également aux matchs internationaux… on va une fois de plus avoir un train de retard.
Ceci dit, notre ami Lièvremont adopte un peu cet état d’esprit, on peut donc imaginer d’ici 1 an ou 2 un XV de France à la hauteur de nos esperances…
Cheers,