Coup de théâtre à Montpellier. Trois semaines et quatre jours après son arrivée à la tête du club, le président du MHRC a donné sa démission hier. Arrivé plein d’ambition et avec dans sa poche des transferts effectifs (Thiery) ou espérés (Audrin, Chabal, Nallet), Deffins s’est rapidement retrouvé devant un fossé entre ses ambitions et le niveau de l’équipe. Les deux lourdes défaites contre Toulouse puis Clermont ont fait mal. Mais un autre point a poussé Philippe Deffins à quitter son poste précipitemment.

Ce point est financier: “Cette décision qui prend effet immédiatement, est motivée par les éléments découverts depuis ma très récente prise de fonction en ce qui concerne la situation financière, juridique et fiscale du club“, a-t-il expliqué hier lors d’une conférence de presse. Selon lui, le MHRC accuse un trou de 1,5 millions d’euros et la DNACG réclamerait 250 000 euros pour homologuer le contrat du 2e ligne australien Alistair Campbell, recruté en novembre. “L’addition de ces chiffres donne le vertige. J’ai expliqué aux joueurs la situation“, a-t-il déclaré. Une explication qui n’a apparemment pas convaincu Thierry Pérez, son prédecesseur et futur président de la Ligue Nationale. Après avoir reconnu que la situation financière du club n’était certes pas très bonne en ce moment, celui-ci a laissé entendre que ce sont les problèmes financiers de l’entreprise de Philippe Deffins, Belmonte, qui seraient à l’origine de ce départ précipité. Une déclaration qui a mis Deffins hors de lui: “Il est hors de question que je me laisse faire, que je laisse mon entreprise être salie. Je me sens trahi et bafoué par quelqu’un qui m’a caché beaucoup de choses“.

Bref, avec un début de guerre entre présidents, comme on l’a vu à Montauban plus tôt dans la saison, la situation administrative du MHRC est catastrophique. Un problème qui s’ajoute aux grosses contre-performances sur le terrain. La nomination de Denis Navizet manager général, mais aussi la perte de pouvoir de Didier Nourault ont peut-être été un bouleversement précipité et malvenu. Et avec le départ de Philippe Deffins, ce sont les transferts de Nallet, Chabal et Audrin qui devraient tomber à l’eau. Les difficultés ne font peut-être que commencer. Les ambitions seront-elles pour autant revues à la baisse?